Accueil Actualités Mesures d’urgence économiques : Pour un effet d’électrochoc 

Mesures d’urgence économiques : Pour un effet d’électrochoc 

Qu’en est-il du plan de relance économique ? Quelle stratégie pour le gouvernement Bouden pour provoquer un électrochoc au niveau de l’économie nationale ? Les Tunisiens sont-ils prêts pour ces réformes et mesures urgentes ou le gouvernement compte-t-il opter pour un passage en force ?

Le constat est sans appel. La Tunisie connaît l’une des pires crises économiques de son histoire, accentuée par la crise du Covid-19 et le conflit russo-ukrainien. La situation est telle que le budget de l’Etat et ses équilibres financiers sont devenus tributaires d’un nouvel accord avec le Fonds monétaire international (FMI) qui urge des réformes macroéconomiques d’envergure. Autrement, la Tunisie peine à mobiliser les fonds nécessaires à son budget pour l’année courante et risque, réellement, un défaut de paiement.

L’actuel gouvernement n’est pas responsable de cette situation catastrophique des finances publiques, certes, il ne fait que payer les mauvaises décisions prises tout au long de ces onze dernières années post-révolution. Le gouvernement Bouden est en effet appelé à sauver la Tunisie d’un naufrage économique qui s’annonce pour certains inévitable, sauf si tous les Tunisiens adhèrent au plan de réforme économique et acceptent une situation sociale qui s’annonce douloureuse pour la majorité de la population dans les mois à venir. Les récentes augmentations des prix des carburants ne sont qu’un avant-goût de la couleur de la prochaine phase socioéconomique, le gouvernement dit, pourtant, essayer de protéger les classes les plus démunies.

Mais qu’en est-il du plan de relance économique ? Quelle stratégie pour le gouvernement Bouden pour provoquer un électrochoc au niveau de l’économie nationale ? Les Tunisiens sont-ils prêts pour ces réformes et mesures urgentes ou le gouvernement compte-t-il opter pour un passage en force ?

Entre réformes et mesures urgentes, les départements de l’Economie et des Finances ont certainement du pain sur la planche. Au début du mois courant, le ministère de l’Economie et de la Planification avait annoncé une batterie de mesures urgentes pour booster l’économie nationale dans cette phase difficile. Ces mesures sont basées sur quatre principaux axes, dont le renforcement de la liquidité, la facilité de l’accès des entreprises au financement, la redynamisation des investissements et l’amélioration du cadre légal et réglementaire du climat des affaires, outre la simplification des procédures de promotion des exportations.

Les intentions sont bonnes, mais encore faut-il les transformer en actes concrets. En tout cas, l’actuel gouvernement jouit d’un atout de taille, une entente quasi-parfaite avec le Président de la République qui, par le biais des décrets présidentiels pourrait éviter toute complexité des procédures législatives ou autres.

Ces mesures urgentes passent, selon Samir Saied, ministre de l’Economie et de la Planification, par la régularisation des sommes dues de l’Etat envers les entreprises, en accordant la priorité au secteur des travaux publics, le lancement d’une ligne de financement extérieur d’une valeur de 50 millions de dollars, pour le refinancement des PME fragilisées par la crise du Covid-19 n’ayant pas bénéficié de l’appui nécessaire, le rééchelonnement des crédits des unités touristiques pour une durée d’un an, etc. Le tout dans l’objectif de redynamiser les circuits économiques avec, pour objectif, un effet d’entraînement sur les autres secteurs.

La digitalisation dans le viseur

Parmi les solutions proposées pour dynamiser l’économie nationale figure également la question de la digitalisation. Si ce dossier traîne depuis plusieurs années, le gouvernement s’est fixé comme objectif de promouvoir tous les aspects de digitalisation, notamment dans l’administration tunisienne.

En effet, cela entre dans l’axe des réformes urgentes portant sur la simplification des procédures et la promotion des exportations. Il comporte comme mesures la création de la société foncière internationale de Tunisie, l’instauration d’un label et d’un slogan «Made in Tunisia» et la digitalisation des procédures de commerce.

Le troisième porte sur la facilitation de la réglementation des affaires. Parmi les mesures prévues par cet axe, on compte la révision de l’article 96 du code pénal, la promulgation d’une amnistie de change, la publication d’un décret relatif aux conditions et procédures de locations des terrains non agricoles au profit des investisseurs, la publication des textes d’applications relatifs au Crowdfunding et à l’ESS et la régularisation de la situation des anciens regroupements résidentiels bâtis sur le domaine privé de l’Etat.

Ces mesures sont très importantes, s’accordent les observateurs de la scène nationale, mais restent, cependant, tributaires de l’adhésion des Tunisiens mais surtout des organisations nationales à ce plan de relance économique. En tout cas, rares sont les organisations qui ont réagi à de telles annonces. Si l’Ugtt et l’Utica n’ont pas commenté ce plan, la Conect a, pour sa part, salué de telles mesures, estimant qu’il s’agit d’un pas qui ne fera qu’améliorer la situation économique en Tunisie.

Rapprochement avec l’Ugtt ?

En tout cas, c’est en marge de ces réformes et mesures annoncées que l’Ugtt et le gouvernement multiplient les sessions de travail pour trouver un terrain d’entente, notamment au sujet des questions sociales.

Récemment, la Cheffe du gouvernement, Najla Bouden, et Noureddine Taboubi, secrétaire général de l’Ugtt, ont convenu d’accorder leurs violons et de s’engager dans un nouveau cycle de dialogue. A l’occasion de la première réunion organisée vendredi 15 avril 2022 entre les membres du gouvernement et le bureau exécutif de l’Ugtt au Palais de La Kasbah, Najla Bouden a renouvelé l’engagement du gouvernement vis-à-vis des accords signés avec l’Union générale tunisienne du travail (Ugtt).

De son côté, le secrétaire général de l’Ugtt a estimé que cette réunion est une occasion pour rapprocher les perceptions entre les deux parties sur les questions les plus importantes à l’instar de la lutte contre la hausse des prix et la préservation du pouvoir d’achat.

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